Les grandes étapes de conception d'un parcours de découverte
1 - l’Analyse du contexte général du projet
Chaque parcours de découverte est un projet à part entière qui s’inscrit dans un milieu bien particulier. Il est important de s’interroger dans un premier temps sur : 
> les objectifs du projet, 
> le lieu où se situe le projet, quelle est la longueur du parcours envisagée
> les prérequis, les incontournables de notre projet
> les potentiels publics susceptibles de découvrir le parcours
> le message à transmettre
> les moyens mis à dispositions
Pour les parcours extérieurs par exemple, il est important dès le départ de repérer l’ensemble des zones sensibles s’il y en a afin de pouvoir anticiper et planifier les démarches administratives les concernant. Les zones à valoriser et celles à sécuriser  doivent aussi être repérées dès le départ.
cas pratique : Pour le sentier de la Furieuse, le projet a débuté par un atelier brainstorming afin de confronter toutes les idées sans aucune censure. Cela a permis d’identifier très rapidement les sujets incontournables, l’envie d’interactivité et de manipulation, et d’évoquer la question des publics. Le fil conducteur de la Furieuse, rivière traversant Salins-les-Bains a commencé à apparaitre grâce au brainstorming.

2  - l’Ébauche
Une fois que les contours du projet sont plutôt bien cernés, il convient de : 
> vérifier et analyser les dispositifs existants à insérer au sein du dispositif s’il y a lieu. Ceux-ci peuvent être une vraie valeur ajoutée et ont le mérite d’exister, il peut donc être intéressant de les valoriser.
> repérer les personnes et les lieux ressources permettant de rassembler efficacement l’ensemble des contenus. Les personnes ressources peuvent être des agents publiques spécialisés dans certains domaines, des associations culturelles qui mettent déjà en place parfois des actions culturelles et qui sont aussi de fait des ressources très intéressantes. Pour les sujets scientifiques très particuliers il convient de se rapprocher d’experts scientifiques qui pourront transmettre les contenus scientifiques ciblés.
Pour les parcours nature, très souvent la lecture des diagnostics écologiques ou les bases de données comme Natura 2000 sont des ressources précieuses permettant de rassembler d’importants contenus.
La rencontre des habitants alentours permet aussi de faire émerger des savoirs locaux très riches et permet de cette façon de faire perdurer les mémoires d’un lieu.
> identifier un fil rouge autour duquel les thématiques vont pouvoir s’articuler. Ce fil rouge peut être un élément faunistique ou historique auquel on donnera la forme d’une mascotte pour les plus petits par exemple. Le fil rouge peut être aussi la manière dont sont écrits les textes (comme une histoire contée, ou un reportage par exemple)
> identifier les thématiques à aborder le long du fil rouge en faisant le lien avec le parcours de visite.
cas pratique : Pour le sentier de la Furieuse, la première étape à été d’identifier les points d’arrêts qui avaient un intérêt. Il est important de noter qu’un sentier, s’il est scénarisé, ne peut pas être trop long afin de ne pas perdre le fil de l’histoire. En faisant le parcours à pied le long de la rivière, cela a permis d’identifier les points d’arrêts intéressants et d’identifier en même temps les thématiques à aborder aussi en fonction de l’endroit. La question de la signalétique directionnelle et des flux de visiteurs a commencé à être envisagée à cette étape. La visite de la ville a permis de noter toutes les dispositifs de signalétiques d’interprétation déjà présents et ainsi de les prendre e compte afin de ne pas faire de redite de sujet, la ville souhaitant ici ne pas faire de lien avec les dispositifs existants. À la fin de cette étape, une cartographie avec les points d’arrêts, les différentes thématiques, les premières idées de signalétiques directionnelles était ébauchée.
Pour une exposition, on définit à cette étape un zoning avec les différents pôles thématiques et le parcours de visite. On y définit des exemples de ce que l'on peut y trouver,  le scénario global est écrit.

3 - La Conception
Une fois le parcours et les thématiques validées, un plan détaillé peut être rédigé. Il s’agit ici d’identifier tous les éléments important dont il faudrait parler. Attention, cela ne veut pas dire pour autant, que toutes les informations recueillies seront intégrées et rédigées au parcours.
En fonction des thématiques et des éléments à aborder, il est intéressant à ce stade d’envisager le genre de support qui permette l’accès au contenu ainsi que la mise en forme globale.
cas pratique : pour le projet de la Furieuse, une partie de la conception a été effectuée en collaboration avec un agent municipal expert en faune et flore de son milieu, complété par des diagnostics de biodiversité transmis par la commune. Des entretiens ont été effectués auprès de locaux qui ont pu raconter l’histoire de leur commune. Deux journées au sein du fond anciens ont permis de rassembler des cartographies très anciennes qui ont servi de bases à des contenus. Des ouvrages spécifiques m’ont été conseillés et ont permis de rassembler les contenus.
Le support type herbier interactif a été imaginé au regard des sujets qui seraient abordés à cette station précise.

4 - Le développement 
La rédaction des contenus peut être effectuée au regard du plan détaillé validé par la maîtrise d’ouvrage. Au besoin, les contenus peuvent être mis en image sous forme d’infographie afin de rendre l’ensemble très visuel et encore plus compréhensible (c'est un point qui aura été décidé et ébauché en amont). Des illustrations et schémas accompagnent le plus possible les contenus afin de les rendre plus ludiques et pédagogiques.
cas pratique : sur la dernière station du sentier de la Furieuse, nous avons fait le choix de transmettre les informations de manière visuelle le plus possible. Ainsi des chiffres clés peuvent être mis en avant, et des contenus peuvent être localisés sur la carte. Un système de roue permet d’accéder à des contenus rédigés. Ceux-ci restent néanmoins légers visuellement parlant. Cette mise en scène des contenus a été imaginée dès le départ en cohérence avec le discours.



les 5 ingrédients qui vous garantiront un parcours de découverte ludique, visuel, et impactant !

1• la question du visiteur - LA première grande question à se poser ! Si le parcours est « tout public », la rédaction des contenus doit être effectuée et les messages principaux doivent pouvoir être compris par un enfant de 12-14ans. Des mots compliqués peuvent bien entendu être employés, à condition qu’ils soient expliqués. Il est important de faire des phrases courtes et bien rythmées. Pour répondre à différents besoins de compréhension des visiteurs, il peut être intéressant de proposer différents niveaux de lecture. Par exemple de manière assez simple par des « En savoir + », ou de manière plus poussée en proposant des parcours de découvertes parallèles.

2 • le fil conducteur - ce qui donnera une cohérence globale à votre parcours et permettra de dépasser la suite de thèmes. Il ne doit pas y avoir plus d’une thématique par station pour les sentiers d'interprétation.

3 • le visuel - travailler sur le design graphique est une évidence me direz-vous, mais il s'agit aussi de trouver un rythme graphique qui créé une diversité visuelle intéressante - on parle alors de partition graphique ! 
La composition et la qualité graphiques sont des points importants à ne pas négliger.

4 • l'interaction - rappelez-vous le Memory par exemple auquel vous jouiez quand vous étiez petit ! un concept, (qui plus est visuel c'est encore mieux !) est mieux retenu s'il est associé à une action ! Rendre le visiteur acteur de sa découverte. Le pousser à manipuler, à toucher à écouter, à faire appel à différents sens…autant de méthodes qui l’aideront à retenir les différentes informations. Attiser sa curiosité en le poussant à se poser des questions  permet aussi de garder un visiteur captif et de retarder sa lassitude.

5 • ramener à du concret - votre public se souviendra mieux de votre message s'il peut l'associer à son quotidien !
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